C'était en 2018 !
[Pour donner une idée de ce qu'est le Chemin aux futurs marcheurs !]
La Suite.. 16 jours après le départ de Sainte Anne d'Auray (56)
18 avril 2018 - Après une bonne nuit à St Georges de Montaigu nous petit-déjeunons tout en discutant avec notre hospitalière, puis nous prenons congé et dirigeons nos pas en direction de St Fulgent près du Puy du Fou. À l’heure du déjeuner, nous pique-niquons sur les bords de la retenue d’eau de la Bultière.
Il fait beau et l’on se prend en selfie, histoire de marquer cet instant apaisant. Il ne faut pas forcément grand-chose sur le Chemin pour être contents. N’ayant pour seul bien que ce que nous portons, on se sent léger, sans même avoir à se préoccuper du lendemain puisque JF a tout programmé à l’avance. Il nous faut juste marcher pour aller d’un point à un autre !
Après nos 19km680 nous arrivons à destination et commençons par nous désaltérer à la terrasse d’un café, face à la mairie de St Fulgent. Nous n’aurons rencontré âme qui vive pendant cette journée pour échanger éventuellement quelques anecdotes, mais nous nous rattraperons le soir même.
Après notre petite pause indispensable, nous nous dirigeons vers notre bivouac du soir et, quel bivouac encore ! Nous arrivons dans une grande maison familiale qui vient juste d’ouvrir. Tenue par un jeune couple plein d’ambitions, nous sommes sous le charme de cet ensemble qu’ils sont en train de rénover. Leur cursus scolaire étant dans la restauration, Laure et Nicolas se sont rencontrés en Haute-Savoie en 2012. Elle, travaillait dans un établissement 5 étoiles à Clusaz. Lui, était responsable d’un restaurant à Annecy. Leur fil conducteur : accueillir les hôtes « dans cet esprit des grands hôtels tout en gardant ce fameux coté familial qui fait le charme des maisons d’hôtes ».
Photo du Site "L'arbre d'Alaïs"
Nous tombons sous celui-ci dès le seuil de notre chambre franchi car elle est très romantique. Curieusement nous ne ferons aucune photo ni de l’endroit ni de la chambre, ce qui est un oubli impardonnable, mais heureusement qu’Internet est là !
Photo du Site
Après s’être installés, s’être relookés et reposés, nous sommes fin prêts pour aller dîner. Nous sommes seuls dans la jolie pièce réservée à cet effet et, non seulement le repas sera succulent mais nous aurons droit à l’accompagnement du couple à chaque changement d’assiettes, ce qui nous permettra de connaître leur parcours et les idées qu’ils ont pour améliorer leur domaine. Nous espérons évidemment que le Covid19 et ce qui s’en suit, n’aura pas raison de leur entreprise ! Nous repartirons de ce lieu avec une impression nette de « revenez-y » !
Le lendemain 19 avril, après un excellent petit-déjeuner nous retrouvons notre Chemin et quittons St Fulgent en direction de Mouchamps. Après avoir fait quelques courses au passage dans l’alimentation de Vendrennes, nous poursuivons nos kilomètres et arrivons au niveau du Château du Parc Soubise où un massacre et un incendie eurent lieu pendant la Révolution, en 1794. Le Château est privé et ne se visite pas mais nous y ferons une pause-photos de l’autre côté du petit lac.
Un peu plus loin, nous pique-niquons à l’ombre d’une grande croix, n’ayant rien trouvé pour s’assoir comme c’est souvent le cas sur le Chemin. D’ailleurs, notre devise personnelle découlera de cette constatation : « Tu as voulu être pèlerin, alors marche ! » Hi hi !
Notre étape cette fois-ci ne sera pas bien longue, notre bivouac du soir se trouvant à 12km080 du précédent. En revanche, cette nouvelle pause pour une nuit nous marquera beaucoup. Nous arrivons donc au Château de la Bonnière à Mouchamps où nous sommes accueillis par la maîtresse des lieux avec des rafraîchissements de bienvenue, avant de monter à la chambre immense et dont la fenêtre donne sur les jardins que nous irons voir ensuite...
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Françoise, notre châtelaine nous préviendra, avant de faire la connaissance de son mari Gilles de la Droitière, que celui-ci est hémiplégique suite à un AVC qu’il a eu sur le Chemin de Compostelle en 2013, au niveau de la Puenta la Reina en Espagne. Se sentant en forme, il ne s’est pas arrêté à l’une de ses étapes et il a poursuivi son Chemin très accidenté à ce niveau et donc difficile et fatiguant. Il sera transporté à l’hôpital de Pampelune et y restera un certain temps avant de pouvoir rentrer chez lui.
Nous faisons connaissance avec notre châtelain et hospitalier au cours de l’apéritif puis nous continuerons à le découvrir pendant le dîner. Paralysé d’un côté, il nous raconte comment depuis son AVC, il a pu reprendre le Chemin malgré son handicap. Faisant partie de l’Association « Compostelle 2000 » depuis 2017, après avoir attendu 2 ans sur la liste d’attente, il est donc parti du Mont Saint Michel avec l’aide de cette Association, dont l’une des vocations est d’encadrer les personnes handicapées sur les Chemins. Depuis, il a continué avec elle jusqu’à Clisson et prévoit de faire en juillet, la portion Clisson-Royan (clic). Comment est-ce possible alors que notre hôte est hémiplégique ? C’est toute la force de l’Association qui possède des « Joëlettes » (clic) et plusieurs équipes pour entourer ces dernières. Car bien sûr, ce n’est pas à pied que notre hôte peut continuer son pèlerinage, mais assis dans l’une d’entre elles.
Voici un article sur l’histoire de Gilles de la Droitière dans le Magazine « Le Pèlerin » (clic) écrit par Gaëlle de la Brosse, spécialiste des Chemins de Compostelle et conférencière et… une amie de longue date puisque nous nous sommes connus alors que nous n’avions pas 20 ans. Nous la retrouverons lors d’une conférence qu’elle donnait dans le cadre de l’Association bretonne des Amis de St Jacques. Dans l’histoire de la famille de la Droitière, il y a également cet ancêtre : Serge de la Droitière (clic), Lieutenant de Vaisseau et pilote de dirigeable, qui décèdera à 29 ans dans le crash du Dixmude le 21 décembre 1923 alors qu’il effectuait une mission à bord.
Ce bon dîner très convivial et instructif nous laissera un souvenir particulier qui reviendra à la mémoire de JF lorsqu’il se sentira à bout de souffle lors de notre deuxième tentative ! À suivre...
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Cumul : après 18 jours de marche = 331km770
Claire-Cerise