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Suite Art.821
2ème partie...
Je vous ai laissé à Bargème la semaine dernière... Maintenant, c'est son histoire que je vais vous conter, tout en marchant dans ses ruelles et ses escaliers au pied de son château, de sa chapelle et de son église... devant ce panorama magnifique !
En 1220, Bargème est déjà une seigneurie appartenant à Douceline de Foulques, seule héritière. En aparté, je trouve ce prénom très mignon ! Cette année là, elle se marie avec Isnard II d’Agoult. Bargème passera aux mains de leur fils aîné Foulques d’Agoult de Fontenès avant d’être rattaché par le Comte de Provence, à la viguerie (clic) (petite juridiction administrative médiévale du Sud de la France) de Castellane.
Clic sur chaque photos pour les voir en grand
La suite est beaucoup moins sympathique et j’hésite presque à vous la faire connaître ! Ce village est tellement joli qu’il est bien difficile d’imaginer les scènes d’horreur qui s’y sont déroulées ! On ne faisait pas dans la dentelle à certaines périodes de l’Histoire de France !
Après quelques propriétaires successifs, le fief appartient au Grand Chambellan du Roi, Foulques III, comte de Provence.
Au XVIème siècle, Jean-Baptiste de Pontevès seigneur de Callas et lieutenant pour le Roi en Provence, devient seigneur du lieu et l’occupe pendant les guerres de religion de 1505 à 1579.
Vieillard tyrannique, il s’approprie les biens de ses sujets ! En procès en 1578 contre la population de Callas, il fait appel à son cousin Hubert de Garde de Vins, chef ligueur (clic) et à ses hommes, pour piller le village, rançonner les habitants ou les égorger ! Avec son fils Pierre, ils menacent d’exterminer les villageois s’ils ne se retirent pas du procès. Un accord est signé sous la contrainte rendant ses spoliations légitimes.
En 1579, les habitants de Callas, aidés par le lieutenant d’une compagnie de Huguenots, Jacques Sossy, pénètrent dans le château. Pierre de Pontevès est tué, Jean-Baptiste est enfermé dans une tour ainsi que sa femme et son fils Balthazar. Il y reste 45 jours et le matin du 24 mai 1579, on le fait sortir dans la rue où il est abattu.
Deux autres de ses fils sont égorgés à Bargème au cours d’un guet-apens, quelques mois plus tard. Et puis, en 1581 Balthazar de Pontevès reprend possession du château. Hautain et violent, il se met à dos les Bargémois qui l’égorgent dans la salle commune du village, suite à une altercation.
En 1595, c’est au tour d’Antoine de Pontevès de reprendre le château, mais les habitants vouent une haine féroce aux Pontevès et Antoine, petit-fils de Jean-Baptiste, est poignardé à son tour pendant la célébration de la messe, au pied de l’autel.
Les biens passent alors à un autre fils qui prend successivement les titres de Vicomte puis de Marquis de Bargème. Accusé d’avoir inspiré le crime de son neveu, il est condamné à mort par sentence du Grand Sénéchal mais absous par le Conseil privé du Roi.
Pendant ces évènements, le château est partiellement démoli. Trois des auteurs sont condamnés par contumace au supplice de la roue et d’autres au bannissement, par le Parlement d’Aix le 7 avril 1607.
La commune de Callas est condamnée à perdre tous ses droits et à ériger une chapelle près du château dans laquelle une messe basse doit être célébrée tous les jours de l’année ainsi qu’une messe haute, avec office des morts, à laquelle doit participer les consuls tous les 24 mai. Elle est également condamnée à payer les frais de reconstruction du château et de ses dépendances. On n’allait pas avec le dos de la cuillère à l’époque !
La chapelle est terminée en 1608 mais le château ne sera jamais reconstruit !
Je vous passe toutes les successions qui défilèrent ensuite. Je dirai juste que la famille de Pontevès au gré de ses alliances matrimoniales, continuera à régner sur Bargème jusqu’en 2008 !! Le 17 janvier de cette même année, le château est racheté par la Commune de Bargème !
Voilà ce que je pouvais vous dire sur le passé de ce village tellement tranquille de nos jours !
Il y a dans ses murs une maison à vendre (clic) de toute beauté ! Elle sert de gîte aux estivants et il doit être bien agréable d’y vivre, entre ciel et terre, pour ceux qui aiment le calme en hiver et la foule en été !
Sur l'arrière !
Et mardi 11 octobre
Quand un roc nous fait signe !
Claire-Cerise
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