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Suite Art. 778 (clic)
Après l’étang et le moulin du Roual, nous avons repris la route pour rejoindre le bourg de Dirinon (en breton = chênes + Ste Nonne) où se trouve un bel ensemble d’édifices religieux. Pour accompagner les photos de cet endroit, je vais vous conter ci-dessous l’histoire de Dirinon à travers Ste Nonne qui fut sa fondatrice.
Cette dernière se prénommait en réalité Mélarie. Elle était la fille du prince Brécan, souverain du Pays de Galles au VIème siècle. Jeune religieuse novice dans une abbaye irlandaise, elle fut violée par Xantus, prince de la Cérétique, ancienne province du Pays de Galles du Nord. Enceinte, elle quitte sa terre natale pour se réfugier dans la forêt de Talarmon en petite Bretagne… une forêt de chênes où elle fonde un ermitage et qui prendra plus tard le nom de « Diri Nonn ». C’est là qu’elle mettra au monde Divy. Il est raconté que Ste Nonne accoucha sur un rocher qui était mou comme de la cire (ancêtre du matelas à mémoire de forme en qq sorte) ce qui assurait ainsi un berceau au bébé. Cette pierre fît l’objet d’un culte vivace. On peut voir cet endroit où la sainte allait prier, les rochers ont encore la marque de ses genoux !! Elle mourra à Dirinon où elle sera inhumée. Son tombeau, magnifique gisant du XVème siècle représentant la sainte « au beau visage plein de sérénité », est visible dans la chapelle Ste Nonne du XVIème siècle qui se dresse juste à côté de l’église paroissiale.
Ce n’est pas son tombeau, cependant la paroisse détient des reliques de la sainte conservées dans une chasse en argent qui fait partie du trésor paroissial.
Il est dit qu’à partir de sa mort, le prince Xantus qui l’avait violée, prit son fils Divy sous sa protection et s’occupa de son éducation en le confiant à St Belve. Divy ira à l’école de St Ildut où il rencontrera les futurs saints qui évangéliseront l’Armorique quelques années plus tard : Paul Aurélien, Magloire, Gildas et Samson. Lui-même vivra dans son abbaye au Sud-ouest du Pays de Galles d’où son éloquence et ses vertus feront sa réputation. Il est mort en 544, sera canonisé en 1120 et deviendra le St Patron du Pays de Galles.
Maintenant que l’histoire est acquise, suivez-nous, nous allons visiter l’église paroissiale Ste Nonne en pénétrant dans l’enclos commencé en 1577 et terminé au début du XVIIIème.
L’église Ste Nonne est en grès de Logonna (commune proche) et mêle les styles gothiques et renaissance. Son clocher de 1588 reçoit 4 cloches dont l’harmonie en fait un des meilleurs carillons du département ! Nous ne l’avons jamais écouté, pour la bonne et simple raison que nous n’en avions jamais entendu parler jusque là. Il va falloir y remédier et d’autant plus, que le clocher est à double galerie ce qui fait aussi de lui un modèle du genre ! Deux curiosités donc, qui ne vont pas faire long feu de la nôtre !! Il va falloir y retourner !
A l’intérieur de l’église, surprises et fantaisies nous attendent. Cela va du retable de la Sainte Trinité, œuvre de premier plan, nous dit-on...
...à la vitrine abritant le trésor de la paroisse...
...en passant par des peintures spectaculaires sur la voûte en bois dont le Jugement Dernier est le thème. Ces peintures font la renommée de cette église qui a été rénovée dernièrement.
Sur la paroisse se trouvent également une fontaine vouée à Ste Nonne, une chapelle et une autre fontaine vouées à St Divy, l’étang et le moulin du Roual qui ont fait l’objet de mon article n°778, souvenez-vous, c’était hier…
Autre curiosité originale, « un mystère » en breton de 3000 vers, qui fut longtemps conservé au presbytère de Dirinon et qui fut publié en 1837 à Paris. Ce « mystère » joué le 2 mars, jour de la fête de Ste Nonne, contribua à la popularité de la légende concernant sa vie. Ce document est conservé à la Bibliothèque Nationale, présentant un intérêt exceptionnel, linguistiquement et historiquement parlant.
Une paroisse donc, qui cache bien son jeu car, lorsqu’on la traverse, on ne peut deviner qu’elle a autant de trésors cachés ! Et j’en passe !...
Et mardi 17 novembre…
Un jeu pas comme les autres !
Claire-Cerise