Suite Art.756
Ce n’est pas vraiment une suite, puisque cette promenade a été faite en août alors qu’on a fait celle de la Baie des Trépassés en mars dernier, mais elle est une suite logique...
Nous voici donc au Sud du Cap Sizun, sur le littoral de la Baie d’Audierne qui n’a plus rien à voir avec les hautes falaises de la Pointe du Van et du Raz. La côte en cet endroit est au ras des pâquerettes ! Sur la carte, au lieu de la descendre nous la remonterons, notre promenade ce jour là commençant plus au Sud encore, après Pont l’Abbé, en face de Bénodet et donc côté ouest de l’Odet, rivière qui traverse Quimper. Nous allons donc faire ensemble un pas de géant entre le Cap Sizun et l’endroit où nous sommes…
Nous voici à Combrit pour visiter l’église paroissiale de St Tugdual.
Ce saint du VIème siècle arrivé d’Outre-manche, serait à l’origine de l’ancien prieuré de Tréguier dans les Côtes d’Armor. Il est appelé également Pabu ou Tudy, noms que portent certaines communes du Finistère.
Le fait le plus marquant de cette église, c’est celui qui s’y déroula en 1675 ... et qui fut l’insurrection des Bonnets Rouges (clic) !
Furieux, Louis XIV ordonna en représailles l’arasement du clocher. Ce fut le cas dans plusieurs paroisses alentours !
Une période houleuse qui ne transparait plus aujourd’hui... C’est en 1774 que les paroissiens furent autorisés à reconstruire leur clocher.
Nous continuons notre promenade, toujours en remontant vers le Nord, en longeant la Baie d’Audierne … et nous nous arrêtons visiter l’église paroissiale de ND de Pitié qui attire l’œil sur le côté de la route sur la Commune de Tréguennec.
A l’intérieur, une richesse statuaire impressionnante, restaurée dans les années 60, s’expose à nos regards !
Je crois n’avoir jamais vu autant de statues sur un seul pilier ! C’est une jolie idée !
Sous la révolte des Bonnets Rouges, au XVIIème siècle, le clocher de cette église fut décapité également, alors qu’elle n’était qu’une chapelle, l’église paroissiale étant au vieux-bourg.
ND de Pitié deviendra l’église paroissiale après la Révolution, l’autre tombant en ruines.
Après quelques kilomètres nous avisons en pleine campagne une autre chapelle toute petite et qui est ouverte ! Chic !
A l’intérieur une dame garde les lieux car une petite exposition de peinture y est à l’honneur. Les bannières sont en bonne place elles aussi !
Nous ne sommes pas les seuls visiteurs et nous nous faufilons jusqu’à l’autel devant lequel le buste de St Vio est exposé.
La chapelle est dédiée à ce saint qui arriva d’Irlande par la mer au Vème siècle comme beaucoup d’évangélisateurs.
A l’extérieur, une pierre ronde phallique (de l’âge de fer) cohabite avec la chapelle, c’est ainsi dans de nombreux endroits en Bretagne où mégalithes et sanctuaires chrétiens se côtoient.
Nous allons la voir de plus près pour essayer de comprendre le rôle qu’elle tenait. En fait, on dit qu’elle guérissait de la stérilité les femmes qui s’y frottaient le ventre.
Nous n’avons pas vu la fontaine, tout simplement parce qu’on ne savait pas qu’il y en avait une. Quand on ne sait pas, on ne cherche pas. Mais on dit d’elle que son eau favorisait la marche des enfants. Pour cela il suffisait de tremper les pieds de ceux-ci dans cette eau à condition que cela soit fait par une femme prénommée Marie. Pendant ce temps là, les hommes devaient retourner la pierre ronde, c’est sans doute pour cela que celle-ci est criblée de creux pas plus gros qu’un doigt. J’aime trop ce genre d’anecdote !
Pour finir notre promenade, nous traversons la lande pour aller voir la mer toute proche. De loin, nous avisons de grands bâtiments qui nous intriguent. Nous nous en approchons… Il s’agit en fait des vestiges d’une énorme usine à galets que les allemands avaient installée là en 1943 pour construire le mur de l’Atlantique pendant la seconde guerre mondiale.
Nous sommes toujours à Tréguennec au lieu-dit « Prat ar Hastel » et nous franchissons à pédibus les quelques mètres qui nous séparent de la grande plage et de son cordon dunaire de 10km de long. La mer est extrêmement démontée et ses rouleaux sont impressionnants.
C’est sur ceux-ci que je vais arrêter mon récit du jour, avec une dernière précision… Les hommes et la nature se côtoient en cet endroit depuis près de 450 000 ans. Une dent de mammouth y a été retrouvée. Mais ce qui étonne le plus, c’est d’apprendre que la ligne de rivage se situait proche de l’horizon marin actuel, il y a de cela 18 000 ans ! Ce n’est pas incroyable ça ?!
Et mardi 12 mai…
Au milieu des tulipes !
Claire-Cerise