Samedi dernier, le temps n’était pas trop vilain et le soleil, qui avait rendez-vous ce jour-là avec la lune, faisait de belles percées… Nous avons donc chaussé nos chaussures de marche et, en avant pour quelques kilomètres… vous nous suivez ?!
Pour commencer, nous tombons sur une écluse à côté de laquelle est aménagée, pour promeneurs et canoéistes, une aire de pique-nique sympathique sur une petite île ! Pour y accéder, il faut emprunter un petit pont…
Sur ce lieu se trouve un hôtel à insectes que je vous laisse découvrir :
Le Canal qui part de Nantes pour arriver dans la rade de Brest a une longueur totale de 360,400 km.
Le début de sa construction date de 1824, il servait alors à la navigation marchande et le chemin qui le borde permettait aux chevaux de remorquer (haler) les bateaux à l’aide d’un câble.
Aujourd’hui le canal est utilisé par la navigation touristique et le chemin de halage permet la promenade à pied, à cheval, à vélo… En ce jour, c’est avec nos pieds que nous la ferons… on verra plus tard pour le vélo… quant au cheval, pourquoi pas… mais cela fait tellement longtemps… !
C’est au XVIème siècle que l’idée d’un canal est évoquée.
En 1600, une société d’habitants de Rennes assura la navigation entre Rennes, Messac, Redon et l’Océan ce qui donna l’idée d’établir une liaison fluviale entre Brest et Nantes.
François de Kersauson, préconise alors la création de canaux de jonction.
Là où JF et C-C se promènent, le canal est calme et tranquille. Seuls quelques canoës et quelques pêcheurs viennent de temps à autres se confronter à l’Aulne qui traverse quelques kilomètres plus loin la ville de Châteaulin pour remonter vers la mer en passant devant l’abbaye de Landévennec… toujours elle !
Interrompue par la Révolution française, c’est en 1791 que Napoléon 1er reprendra la construction du canal pour briser le blocus maritime anglais.
Et c’est seulement en 1858 qu’à lieu l’inauguration du canal par Napoléon III… c’est le début de la navigation des péniches qui transportent des denrées alimentaires, du bois, du sable, du blé, de l’ardoise et des engrais.
Je ne résiste pas au plaisir de prendre quelques reflets dans cette eau sombre. JF qui en profite pour prendre quelques mètres d’avance… disparaît de mon objectif.
Le canal va donc utiliser plusieurs rivières pour arriver jusqu’à la rade de Brest : La Loire, La Vilaine, Le Blavet, L’Oust, L’Hyères et L’Aulne… et traversera Nantes, Redon, Pontivy, Brest.
Deux grandes catégories de bateaux fréquentent alors le Canal de Nantes à Brest :
- de types locaux (chalands, gabareaux, pénettes, cahotiers…)
- les chalands nantais qui tendent à remplacer les bateaux locaux.
A part le fait qu’ils naviguent sur les eaux intérieures, leurs utilisations et leurs voyages sont très différents.
J’ai rattrapé JF… Nous croisons une famille à vélo et un promeneur solitaire… La nature est paisible. Seul le bruit de la voie express Brest-Quimper (ou Quimper-Brest c’est selon) est perceptible puisqu’elle enjambe en cet endroit le chemin de halage et la rivière.
La « Belle époque » des canaux bretons, se situe entre 1875 et 1914. Favorisés par l’activité commerciale, les ports de Redon et de Pontivy vont se développer mais surtout celui de Port-Launay (Châteaulin) qui sera le 3ème port du Finistère après Brest et Morlaix.
Dans l’histoire des canaux, la coupure radicale viendra de la guerre de 1914 qui va réquisitionner les péniches. Les canaux bretons ne retrouveront pas leur trafic après 1918.
C’est en cet instant que nous serons les témoins du rendez-vous donné par le soleil à la lune. Et, contrairement aux idées reçues, la lune était bien là !
En 1928, à cause de la construction du barrage de Guerlédan qui coupe le canal en deux, le déclin de la circulation fluviale va s’accélérer au profit des autres moyens de transport.
Mais, à la suite de la construction de l’usine hydroélectrique de Guerlédan, la partie comprise entre Guerlédan et Châteaulin sera abandonnée par la batellerie par arrêté ministériel du 6 septembre 1920, puis rayé des voies navigables.
C’est donc par le Blavet que l’on peut rejoindre la mer et la bifurcation se fait à Pontivy d’où il est possible de rejoindre Lorient.
Notre petite promenade du jour est maintenant terminée
Et nous allons quitter canal et péniches
Pour un lieu plein de grâce
Que nous verrons demain
!
Claire-Cerise