Eglise Sainte Anne (1887)
Pour la Communauté « Route de Bretagne » de Jean-Claude
Jeudi… dernier de l’année 2010, je suis partie en Baluchon avec Fiston2 découvrir le port du Guilvinec, dont les 3106 habitants s’appellent les guilvinistes !
Après un déjeuner à bord du CC, à deux pas de la maison, au Faou, histoire de se rapprocher de la voie express…
...et après 1h30 de route… nous arrivons à bon port.
Un rapide passage devant la maison d’Agnès http://alhemax-au-gre-du-vent.over-blog.com/qui habite St Pierre et Miquelon mais dont la maison de vacances est au Guilvinec et… nous arrivons sur les quais.
Le port du Guilvinec est impressionnant de par ses immenses bateaux de pêches actuels… et de par son histoire portuaire tumultueuse. Nous laissons Le Baluchon et commençons à remonter les gros bateaux jusqu’à l’entrée du port.
Pas facile d’imaginer l’évolution de cet endroit au cours des siècles. Mais on va quand-même essayer d’entrevoir celle-ci, tout en se baladant…
Déjà à l’époque glaciaire se trouvaient là de probables campements de pêcheurs détruits à la fin de cette ère par la montée des eaux. On sait, par la découverte d’une exploitation de fours à sel, que les gaulois ont occupé Le Guilvinec ! Ce sel était expédié à l’intérieur du territoire sous forme de pains de sel. C’est l’une des plus anciennes activités maritimes du Guilvinec !
En 1840 encore, « Ar Gelveneg » était un tout petit hameau d’à peine 70 âmes qui vivaient dans une douzaine de chaumières. A l’époque, les produits de la pêche étaient destinés principalement à la consommation locale.
Mais qu’est-ce qui va donc permettre ce développement considérable de la pêche qui va faire la réputation du Guilvinec ?
Deux choses :
- les progrès de la technique de conservation du poisson d’une part
- et surtout l’arrivée du chemin de fer à Quimper en 1863.
Avec Fiston2, j’admire tout en cliquant sur l’APN, les gros bateaux amarrés à nos pieds.
Nous avançons et montons les escaliers qui nous permettent d’atteindre le Belvédère situé juste au-dessus de la criée et qui nous offre une vue magnifique sur l’entrée du port. Cet endroit a été dédié au premier-maître Marcel Billien, disparu le 19 juin 1940 sur les côtes du Golfe de Gênes en Italie. Enfant du pays, il a été mousse, puis mécanicien à la pêche, puis breveté à 22 ans quartier-maître pilote de l’aviation maritime, puis maître-pilote d’hydravion Loire 130 et enfin, qualifié pilote de chasse en 1939.
Nous voici au bout du Belvédère… des bateaux de pêches viennent de rentrer et débarquent leur chargement… le poisson frais gigote dans des caisses colorées… les mouettes tournoient et font du rase motte au dessus de nos têtes… des effluves mêlées remontent jusqu’à nous.
Mais revenons à notre port et à son Histoire… Accrochez-vous, nous allons tournoyer autour d’un nombre considérables de dates historiques à s’en faire tourner la tête ! Je ne vous cite-là que celles qui concernent l’évolution du port… j’omets celles relatant la vie du village, nombreuses également… ainsi que celles qui marquent malheureusement la perte de bateaux de pêche et leurs équipages.
En 1860… s’implante au Guilvinec celui qui sera le grand bienfaiteur du village. Il est industriel, négociant nantais, et se nomme Louis Pichot. Il va créer sur place : Une unité de production, un magasin de marée, un dépôt de vente de rogue de Norvège (œufs de morues servant d’appâts pour la pêche à la sardine), un magasin d’avitaillement (approvisionnement pour les bateaux), un service d’expédition du poisson, d’armement de chaloupes et … il construit dans la grève un important vivier.
En 1863… l’arrivée du train à Quimper fait rentrer Le Guilvinec dans le marché national du poisson qui devient le premier port d’expédition du maquereau frais vers la Capitale.
Ensuite… tout s’enchaîne !
1869 : Construction de la première cale de débarquement du poisson.
1870 : Construction des deux premières conserveries à l'huile.
1897 : Début de la construction de la jetée et des quais
1902 : Création de la station de sauvetage
1907 : L'arrivée du train au Guilvinec
1912-1914 : Débuts de la pêche aux langoustines
1919 : Le Guilvinec devient chef-lieu du quartier maritime
1923 : Le Phare du Môle est opérationnel le 17 mars.
1924 : Débuts de la motorisation de la flottille
1934 : Le premier « malamok » (nom d’un oiseau de mer), chalutier en bois lié à la pêche à la langoustine et aux poissons nobles, évoluera progressivement en taille et en puissance motrice.
1942-43 : Ouverture de l'école d'apprentissage maritime. Jusque-là et dès 1907, c’est l’école de pêche qui assurait les premiers éléments de navigation.
1948 : Le nouveau train de marée. Après la guerre, l’abondance des poissons pêchés fut telle qu’un changement de rails permit à la marée du jour de gagner la Capitale en quelques heures par des wagons frigorifiques.
1949 : Début des travaux du nouveau quai et de la criée.
1957-59 : Les premières ventes sous criée.
1962-63: Naissance des armements des chalutiers fer semi-industriels… navires plus puissants sortant en mer toutes l’année. Les deux premiers bateaux acier de plus de 22 mètres : le Tronoën et le Tréminou, sont achetés tout neufs au Danemark.
1979 : Lancement du premier BARA, chalutier acier semi-industriel à pêche arrière.
1980 : Essor des hauturiers (bateaux de haute-mer) des patrons artisans.
1982 : Le Guilvinec est le 4ème port de pêche français toutes catégories après Boulogne, Lorient et Concarneau mais… 1er port français artisanal pour la pêche fraîche.
1998 : Le Guilvinec devient le 3e port de pêche français, en valeurs. Grâce à l'armement de l’entreprise Furic et à l'augmentation du nombre de gros hauturiers
Après cette danse des dates… nous passons devant le Centre de découverte de la Pêche en mer « Haliotika » ouvert en mars 2000 qui attire les visiteurs de tous âges et sert également de vitrine et de support de communication pour l’industrie locale de la pêche ! http://www.haliotika.com/
Voilà terminée notre visite du port du Guilvinec à travers son Histoire !
En espérant que vous allez vite retrouver la stabilité du plancher des vaches
Car
N’a pas le pied marin qui veut !
Et demain… une petite promenade sur la plage juste en face, de l’autre côté !
Claire-Cerise