Pour la Communauté « Coutumes et Traditions »de Sylvie
Elle remonte bien loin cette tradition ! Elle nous vient de l’Antiquité romaine du temps de la fête païenne des saturnales qui avait lieu en hiver. Cette fête durait une semaine pendant laquelle on célébrait la liberté… les maîtres devenaient esclaves et les esclaves devenaient maîtres. Le roi du festin était élu parmi les jeunes soldats au moyen d’une fève (haricot sec) et il pouvait manger tout ce qui lui faisait envie.
Déjà les Grecs élisaient leurs magistrats avec une fève.
Au XIème siècle à Besançon, les chanoines désignaient leur futur dirigeant en cachant une pièce d’argent dans du pain. Petit à petit, d’autres congrégations adoptèrent cette coutume. Puis le pain se transforma en pâte à pain améliorée : la brioche.
On servait : « La fougasse » dans le Languedoc, « la coque » en Ariège, « des fouaces ou fouées » dans le Perche. « La flamusse » en Bresse, « des garots » en Normandie et des beignets en Périgord appelés « crépeaux ou pâtissous ».
Je me demandais s’il y avait une tradition spécifiquement bretonne mais non… on ne peut pas tout avoir ! :+)
En Provence ce n’est pas... la galette de pâte feuilletée fourrée de pâte d’amandes, de frangipane ou de chocolat, de compote de pomme etc., que l’on trouve plutôt au Nord de la Loire… mais une véritable couronne de brioche aromatisée à la fleur d’oranger et garnies de fruits confits et décorée de cerises confites et de sucre cristallisé. La Vendée a également sa galette des rois briochée !
Quant à la fève, avant 1875 c’était une pièce de monnaie. Après cette date, elle a été remplacée par une fève en porcelaine. Elle est devenue un véritable objet de collection. Les collectionneurs sont appelés les fabophiles. La coutume veut que le plus jeune de la famille se glisse sous la table pour désigner la part de chaque convive et ceci pour éviter de tricher !
C’est en 1801 que la date de l’Epiphanie (qui signifie « apparition ») fut fixée au 6 janvier. Cette fête chrétienne commémore la visite des trois rois mages à l’enfant Jésus dans sa crèche, guidés jusqu’à lui par l’étoile du berger : Balthazar, roi d’âge mur aux cheveux mi-longs, représenté debout il est vêtu comme les rois de France et apporte la myrrhe, symbole de connaissance. Gaspard,le roi maure, jeune et imberbe qui porte turbans et pantalons bouffants et offre de l’encens, reconnaissant ainsi le caractère divin de l’enfant nouveau-né. Et Melchior, il est le plus âgé représenté à genoux avec sa barbe blanche, il tend un coffret d’or à l’enfant-roi. Ce jour-là, on peut disposer dans les crèches les 3 figurines les représentant. On dit qu’ils représentent les trois âges de la vie et les trois continents alors connus : Europe, Asie, Afrique. On dit aussi que les douze jours qui séparent Noël de l’Epiphanie présagent les douze mois de l’année à venir.
ET POUR LA PETITE HISTOIRE :
Depuis 1975 (sous Giscard), une galette est offerte chaque année au président de la République et à ses convives. Elle ne contient pas de fève de façon à ce que le président de la République ne puisse pas être couronné.
Un département est choisi tous les ans pour confectionner la galette du président.
Celle de janvier 2010 mesurait 1,20 mètre de diamètre et pesait 17 kilos (j’ai lu 30 ailleurs !... mais j’ai lu encore ailleurs qu’il y en avait deux !)… il aura fallu deux jours pour la fabriquer en Seine-Maritime à Rouen.
Voilà donc l’Histoire de cette tradition gourmande terminée !
Bon appétit à tous !
Claire-Cerise